EN
The aim of this article is to think through the relation between the structure of play and the constitution of sociality, particularly in the light of the work of the key theoretician of play, Johan Huizinga, but also with reference to other authors such as D. W. Winnicott, T. S. Henricks and J. Butler. In view of the extensive field covered by the study of the conduct of play and of the heterogeneity of the phenomenon of play, this study confines itself to an inquiry into the complex character of the ambivalent relation between rationality and irrationality; goal-directedness and the internality of goals; playfulness and responsibility; the individual and the society in the context of play. The study argues that play is a space of ambivalence which enables the cultivation of the creative negotiation of the relations of power, including subversive acts and transformation, the ability to combine the attitude of dependence with authority, the sacred with the everyday, the abilities of communication with otherness. Out of this space there is also born sociality.
FR
Le but du présent article est de penser le rapport entre la structure du jeu et la constitution de la socialité en utilisant essentiellement l’oeuvre du théoricien clé du jeu Johan Huizinga, mais en se référant aussi à d’autres auteurs comme D. W. Winnicott, T. S. Henricks et J. Butler. Etant données l’étendue de la sphère thématique que couvrent les études du comportement ludique et la diversité des approches selon lesquelles on peut déterminer le phénomène du jeu, notre étude se limite à l’investigation de la nature complexe du rapport d’ambivalence entre rationalité et irrationalité, finalité et autotélisme, frivolité et responsabilité, individu et société, dans le cadre du jeu. Nous défendons la thèse selon laquelle le jeu est un espace de l’ambivalence, qui permet la cultivation d’une négociation créatrice des rapports de pouvoir, dont les actes subversifs et la transformation, de la capacité de combiner l’attitude la dépendance et de la souveraineté, du sacré et du quotidien, de la capacité de communiquer avec l’altérité. C’est également dans cet espace que naît la socialité.