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Le nom de Henri-René Lenormand (1882-1951) est aujourd’hui presque complètement inconnu. Goûtant à l’amertume du désintérêt, son oeuvre a cédé la place à celle des dramaturges qui, plus courageux peut-être, ont réussi à s’inscrire durablement dans l’histoire du théâtre. Il existe des dramaturges qui créent dans la solitude et dont les oeuvres exercent une fascination sur la postérité, et il y en a d’autres qui, après les succès remportés de leur vivant, tombent dans l’oubli et leur étoile s’éclipse. C’est le cas de Henri-René Lenormand qui, tout de même, dans les années vingt et trente triomphait sur les scènes mondiales. Quel que soit le lieu où l’on montait ses pièces, elles suscitaient l’admiration. Toutes les grandes capitales mondiales leur réservaient un accueil chaleureux : Amsterdam, Athènes, Berlin, Bruxelles, Buenos Aires, Dublin, Copenhague, Madrid, Moscou, Oslo, Rome, Tokyo, Vienne ou Varsovie. Même le Guild Theatre new-yorkais a succombé au charme de ses deux drames : Les Ratés (The Failures) et Le Lâche (The Coward). Georges Pitoëff, Gaston Baty, Firmin Gémier ou Max Reinhardt ont, quant à eux, réalisé ses drames avec passion.