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Cet article aborde des tendances observables dans différentes langues européennes dans lesquelles il y a une sorte de continuum cognitif se traduisant dans les cas grammaticaux de l'ablatif, du génitif et du partitif. Il est probable que dans la langue proto-indo-européenne le sens de l'ablatif spatial a évolué pour engendrer, a part l'ablatif proprement dit, le génitif – son sens secondaire et abstrait exprimant surtout l'appartenance et la possessivité, mais aussi d'autres nuances comme p.ex. la partititivité. Ensuite, ce génitif indo-européen avec son « bagage » de l'ablatif a probablement influencé l'emploi de la désinence séparative (*-tA) dans les langues finno-baltes grâce au voisinage des langues balto-slaves. A l'origine, cette désinence avait eu une valeur purement spatiale dans les langues ouraliennes, et n'a évolué vers le cas quasiment purement grammatical de partitif que dans les langues finno-baltes. Une évolution similaire, du sens de séparation spatiale vers celui, parmi d'autres nuances, d'appartenance/possessivité, est visible dans l'exemple de la préposition latine de, qui, au début, a surtout servi pour exprimer la provenance, mais qui a développé au fil du temps différentes nuances comme l'appartenance, la partitivité, etc. Aujourd'hui, dans les langues romanes, et particulierement en français, on peut observer un large éventail de l'emploi de cette préposition (qui a, entre autres, remplacé le génitif latin), dont l'emploi d'article partitif.