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Nous assistons a une separation progressive entre la foi et la raison philosophiąue. Privee de l'apport de la revelation, la raison philosophique s'egare souvent dans des chemins sans issus qui lui font perdre de vue son but finał. Et, deconnectee de la raison philosophique, la foi s'enferme dans rimmediatete de l'experience et du sentiment. Ni la foi ni la raison n'ont a gagner a l'affaiblissement de leur partenaire. Au contraire. Confrontee a une «raison faible», la foi sera vite reduite par elle a un mythe illusoire. Et, correlativement, privee de l'emulation avec une foi adulte et consistante, la raison, manquant de stimulation metaphysique, sera menacee de se fermer a la nouveaute et a la radicalite de 1'etre. D'ou l'appel pour que la foi et la philosophie redecouvrent leur unitę profonde dans le respect de leur mutuelle autonomie et consistance.
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L'encyclique de Jean Paul I I Fides et ratio souligne avec tant de conviction Timportance de 1'audace rationnel en philosophie et en theologie. Mais, i l est impossible de ne pas mentionner les impasses auxquelles conduisent certaines attitudes de pensee presentes, non sans danger, dans la culture actuelle. Dans un inventaire sommaire, i l suffira de mentionner: 1'eclectisme, qui emprunte des idees eparses a diverses philosophies sans souci de coherence systematique, ce qui revient; 1'historicisme, qui consiste a noyer la valeur durable d'une verite philosophique dans ses conditionnements historiques; le scientisme, sous la formę nouvelle reduisant les valeurs a de simples produits de l'affectivite et identifiant 1'etre avec la pure factualite; le pragmatisme, qui fait ses choix en faisant abstraction de fondements theoriques et de criteres moraux prealables; le nihilisme, qui, en coupant rhomme de son fondement dans 1'etre et en le privant du contact avec la verite objective, efface sa ressemblance avec Dieu, le livre a la volonte de puissance ou au desespoir et, de la sorte, finit par «nier» sa consistance et sa dignite.
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En ce qui concerne l'histoire de la philosophie du X X siecles, i l nous faut interesser au critere empiriste de la signification. A rarriere-plan, nous decouvrons un concept d'experience qui nous ramene aux experiences sensorielles elementaires, sur lesquelles vient se greffer l'architecture logique du monde. F. Waismann avait etabli le principe de verification suivant: le sens d'un enonce est la methode de sa verification. Cela voulait dire que chaque proposition non logique, douee de signification (c'est-a-dire toute proposition se rapportant a des faits), peut, en derniere instance, etre verifiee par experience directe des sens. A. Ayer soutenait une version forte du «critere de verification », meme s'il prenait deja ses distances d'avec le phenomenalisme strict. Pour lui, un enonce a une signification si, et seulement si, on sait comment i l peut etre verifie, c'est-a-dire si nous pouvons dire quelles observations nous conduiraient, et sous quelles conditions, a accepter comme etant vraie ou a la rejeter comme etant fausse. Plus tard, Ayer enonce le critere de verification sous la formę suivante: une proposition a une signification litterale si et seulement si elle est soit analytiąue, soit empiriquement verifiable. Avoir une signification litterale, cela veut dire etre capable d'etre vrai ou faux.
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