L’analyse de la nature et de la structure de la prière dans le traité De oratione d’Origène (vers 234), présentée dans cet article, démontre que cette oeuvre peut être considérée comme une synthèse de théorie de la prière, mais qu’elle n’est pas une conception définitive et précise de celle-ci. En suivant fidèlement l’enseignement de saint Paul (1Tm 2, 1), Origène distingue quatre genres de prière: supplication, action de grâce, imploration du pardon et louange; mais en même temps il est convaincu qu’en pratique ils ne doivent être séparés, car ils forment un act intégrale de la prière. Par exemple, l’imploration du pardon pour lui ne peut constituer à elle seule une prière autonome, mais doit être une condition nécessaire de préparation à chaque prière. De même, Origène considère l’adoration de Dieu comme un élément indispensable de chaque prière. La conception d’Origène a été reprise en Occident au Ve siècle par Jean Cassien et elle est devenue une base pour le développement postérieur de la théologie de la prière.
Pour l’auditeur de jadis et aujourd’hui lecteur, la réflexion d’Origène († 253/54) sur Abraham est organiquement liée à un appel à la réflexion, à la puissance, à la richesse et à l’efficacité de sa foi. Cette dimension existencielle de son exégèse homiletique reste toujours actuelle. Le Maître d’Alexandre enseigne surtout comment approfondir les mystères de la révélation inclus dans l’Ecriture Sainte. L’apprentissage de ce savoir-faire est pour lui beaucoup plus important que l’interprétation concrète du texte qu’il présente. Origène tient beaucoup à ce que les auditeurs sachent eux-mêmes plonger dans le texte inspiré, s’approchant ainsi mieux du Dieu vivant. Origène, attribuant à Abraham des capacités extraordinaires de connaissance, révèle sa façon gnostique de penser.
L’article présente l’interprétation allégorique des textes bibliques sur la vieillesse dans l’exégèse alexandrine des III et IV siècles, principalement dans les commentaires et les homélies sur la Genèse d’Origène et de Didyme l’Aveugle. Dans ces oeuvres on trouve plusieurs textes sur les patriarches en tant que personnes âgées. Origène, en analysant les événements de la dernière période de vie d’Abraham, se concentre sur la compréhension spirituelle de la vieillesse comme la maturité et la perfection morale. Didyme veut plutôt démontrer son érudition en arithmétique et c’est une symbolique spirituelle des nombres relative à l’âge des patriarches qui l’intéresse. Selon les deux alexandrins, chaque homme doit considérer la vieillesse non pas tellement comme une période plus pénible de la vie, mais avant tout comme un état de maturité morale et spirituelle, et essayer d’en arriver à ce stade. Dès lors, la vieillesse physique pourrait être mieux acceptée et serait moins douloureuse et pesante.
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