M. Bakhtine a constaté dans son analyse de l’śuvre de François Rabelais que grâce à un ordre renversé qui accompagne le carnaval l’homme devient lui‑même en dépassant ses limites. Ici, il faut demander quel désir donne naissance à ce changement carnavalesque de valeurs? Il nous semble donc que le triangle mimétique est posé à sa base et le désir mimétique, dont R. Girard parle dans ses travaux, est à son origine. Qu’est‑ce que le désir mimétique? Est‑ce uniquement une force destructrice ou bien peut‑il être une base de l’activité créatrice de l’homme ? Quelle est sa relation à la mimésis elle‑même qui accompagne aussi bien une fête carnavalesque qu’une violence rituelle? Quel rôle joue l’Autre ? Voici le premier niveau du problème dont nous traiterons dans le présent article. La deuxième étape consistera en une tentative de démontrer à quel degré ces théories sont complémentaires.