Depuis peu de temps les savants à partir de Klostermann étaient convaincus de ce que dans Lv 17-26 se trouve un Code de Droit particulier, appelé la Loi de Sainteté (= Heiligkeitsgesetz). Contre cette opinion s’est déclaré récemment I. Küchler, et avant lui B. Eerdmans. Tous les deux, ils sont d’avis qu’on devrait cesser de parler de la Loi de Sainteté, Lv 17-26 étant une partie inséparable du Code Sacerdotal. Pourtant, en vertu de l’analyse du commencement et de la fin du recueil, du caractère distinctif formel de la Loi de Sainteté ainsi qu’en vertu de ses propriétés substantielles, il faut reconnaître dans Lv 17-26 un code à part, constituant un chainon antérieur au Code sacerdotal - dans l’évolution du droit israélite à partir du code deutéronomique.
De longues et universelles recherehes sur la structure du Deutéronome ont démontré le caractère composite de cet ouvrage. Il serait composé du Deutéronome primitif (i. c. Urdeuteronomium ) et de différents suppléments plus tardis. Pour fixer l’origine soit du Deutéronome primitif, soit de ses compléments plus importants on est toujours réduit à des hypothèses. La solution de cette question dépend en grande partie de la méthode scientifique. Les savants qui identifient le Deutéronome primitif avec le livre de l’Alliance trouvé pendant le régne de Josias (cf. 4 Reg. 22-23) pensent que cet ouvrage a son origine soit avant le règne de Josias, soit pendant ou peu apres (L. de Wette, J. Wellhausen). Les auteurs qui veulent démontrer le temps et 1’origine du Deutéronome à partir de l’analyse de cet ouvrage, de ses lois, de sa théologie on qui repoussent l’origine de l’ouvrage à des temps après la captivité (G. Holscher, F. Horst) ou des temps avant les Rois ou même des premiers Rois (A. Klostermann, P. Kleinert, N. Robertson, Th. Oestreicher et les autres). Il semble qu’il faudrait employer les deux méthodes et prendre les deux critériums, leur donnant la valeur égale et ne pas prendre en considération comme positif un seul critérium (analyse du Deutéronome) et repousser 1’autre (passage 4 Reg. 22-23) comme l’a fait N. Lophink. On peut juger alors, prenant en considération les deux critères, que Deutéronome possède le caractère d’un vieux livre de l’Alliance, dans lequel on trouve beaucoup de lois du temps de Moïse (Décalogue, les différentes lois en parallèle avec les lois du Code de l’Alliance, en même temps que les lois du temps d’entrée des Israélites en Chanaan, les lois nommées to’eba et bi arta atc). Une fois cette méthode appliquée nous pouvons constater que les racines du Deutéronome reculent jusqu’aux temps de Moïse et il peut être appelé son ouvrage quoique beaucoup de fragments soient plus tardifs: du temps du roi Ezéchias et du temps du prophète Ezéchiel, c’est-à-dire du temps où l’ on travaillait avec assiduité pour transmettre les trésors de la science de Moïse aux générations à venir.
L’histoire du peuple élu constitue l’objet seulement des livres bibliques dont Pentateuque fut le premier; eile apparait également dans la poésie biblique et dans les Psaumes tout particulièrement. Ceux-ci contiennent maintes allusions aux événements historiques d’Israël. L’auteur du présent article laisse de côté l’étude des événements historique selon les Psaumes et porte toute son attention à la Pentateuque elle-même. II s’efforce avant tout de répondre à trois questions: 1. Quels sont, dans le passé d’Israël, les faits et gestes connus par le livre de Pentateuque qui réapparaissent dans les Psaumes (I): 2. Quel est le rôle qui revient à cette version poétique du passé d’Israël que présentent les Psaumes (II) et 3. Quels motifs décidèrent du choix des récits empruntés par les Psaumes à la Pentateuque (III). Etant donné que la description du passé d’Israël apparait surtout dans les Psaumes 78, 105 et 108, ce sont ceux-ci qui deviennent l’objet d’une analyse thématique que cette étude entreprend en premier lieu; l’auteur examine par la suite la fonction du contenu historique dans ces trois Psaumes et cherche les raisons qui décidèrent du choix d’un tel thème et non d’un autre ou de la préférence pour une telle forme au détriment d’une autre. Dans la conclusion l’auteur constate que les psalmistes connaissaient à peu près tous les récits de la Pentateuque au sujet d’Israël et que les auteurs des Psaumes 105 et 106 devaient les connaitre déjà en version écrite. En outre, il semble que le passé d’Israël n’est jamais dans les Psaumes le centre d’intérêt pour les psalmistes mais qu’il jeue, chaque fois qu’il apparait, un rôle didactique. C’est précisément ce rôle didactique qui fit préférer certains thèmes de la Pentateuque on tant que se prétant le mieux à un enseignement valable pour le présent.
Le 31 août 1964, nous célébrons le 20-e anniversaire de la mort tragique dans l’insurrection de Varsovie de l’abbé Joseph Archutowski (né le 1 XI 1879), professeur à l’Université Jagellone. II était grand enthousiaste des études bibliques, voulait les ranimer et les approfondir en Pologne, par un travail spécifiquement scientifique et didactique ou yulgarisateur. Plusieurs d'entre ses conceptions ont été reprises par ses élèves et réalisées après la guerre.
Nous sommes toujours loin de l’unanimité au sujet de l’origine de la loi deutéronomique concernant 1’unité de lieu du culte. On a proposé maintes solutions, aucune de ces tentatives n’a pourtant pas réussi de résoudre le problème. La plus vraisemblable des opinions nous paraît celle qui prétend que la loi de 1’imité du culte, réjoignant dans ses principes les temps de Moïse, s’est cristallisé dans Israël pendant le règne d’Ezéchias qui, dans 4 Rois 18, 4-6 et 2 Rois 29,3,30,3, a fait disparaître des sanctuaires locaux. L’époque était d’ailleurs la plus propice à ordonner l’unité de lieu de culte: Samarie était vaincu et on se demandait quelles étaient les causes qui ont amené la chute. Une de ces causes a été sans aucun doute l’existence des sanctuaires locaux où le culte de Jahwe se mélait souvent au culte des dieux étrangers. Les seules conditions politiques n’arrivent pas pourtant à expliquer l’origine de la loi sur l’unité du culte. Des rois d’Israël nétaient pas des Iégislateurs mais veillaient seulement sur l’observance des lois. Le besoin de l’unité du culte devait donc être compris dans la tradition israélite et rejoindre Moïse. En fait, à l’époque de Moïse, Israël disposait d’un seul sanctuaire avec 1’arche d’alliance où en déposait des offrandes. Après avoir conquis le Canaan, tous les Israélites s’unissaient dans le sanctuaire central à Gilgal, plus tard à Silo ou à Gabaon et ensuite à Jérusalem. Cette systématique centralisation du culte trouve son explication dans l’analyse même de la loi concemant l’unité de lieu du culte. Cette loi interdisait premièrement la fréquentation d’autres sanctuaires, elle introduisait avec le temps 1’ordre de détruire tout sanctuaire. La loi de l’unité du culte prenait naissance lentement, lente était aussi réception en Israël, comme le prouvent les temples à Elephantine à Leontopolis ou à Samarie.
L’auteur du présent article se pose pour but d’apporer la résponse à une question qui continue d’être l’objet de controverse: des mots tels que ʽădat-ʼel, ělōhîm ou benê eliōn doivent-ils être interprétés littéralement, dans lequel cas ils signifieraient les dieux des paiens, ou parlent-ils, de façon métaphorique, des juges injustes? Ayant examiné, de façon critique, l’interprétation littérale et se basant sur des textes tels que Ex. 21, 6 et 22, 7, Ex. 18, 13-27, Deut. 1, 9-18 et sur le Psaume 45, 7, l’auteur penche pour Interprétation métaphorique. L’analyse du contenu du Psaume 82 semble confirmer une telle opinion. Cependant, dans la représentation du jugement de Jahw e sur les juges injustes, l’auteur du Psaume 82 se servit de quantité d’images de mythologie autre qu’israélienne pour évoquer l’apparition future de Jahwe jugeant l’lsraël.
Dans les livres de 1’Ancien Testament il y a trois espèces de noms pour désigner les sacrifices. Une espèce de ces noms comme qorbān (c. a d. offrande), qodāšîm (c. a. d. objets sacrés), ʼiššeh (offrande brûlée par le feu) ainsi que rēaḥ niḥôaḥ (c. a d. odeur apaisante [pour Jahvé] désigne tout sacrifice et constitue leur essence. La deuxième espèce de noms comme ʽōlāh et zebaḥ šelāmîm, ḥaṭṭā’t et ʼāšām désigne les différents genres de sacrifices. Les deux premiers noms ʽōlāh et zebaḥ šelāmîm devraient être exprimés le plus justement par cérémonie, dont l’un doit être considéré comme holocauste et l’autre comme un repas rituel; les deux autres termes ḥaṭṭā’t et ʼāšām doivent être compris comme noms d’un sacrifice expiatoire pour le péché ou pour une faute. Le troisième nom minḥāh signifiait d’abord tout sacrifice et plus tard fut restreint au seul sacrifice de farine.
Les travaux de Wellhausen avaient acerédité la thèse que le rituel des sacrifices contenu dans les sept premiers chapitres du Lévitique était une oeuvre surgie durant la Captivité et dont les préceptes n’avaient été mis en vigueur que dans le tempie reconstruit par Zorobabel. Des recherches littéraires plus récentes sur le rituel sont parvenues à montrer qu’il est une oeuvre composite dont les parties peuvent avoir été redigées à des époques différentes. L’ancienneté des préceptes qu’il formule peut aussi être déduite des mentions de sacrifices dans les livres sacrés préexilliques et dans la littérature de l’Orient biblique, à savoir celle de la Mésopotamie, du pays Hatti, de l’Egypte, de 1’Arabie et, tout particulièrement, dans celle de Canaan. À la lumière de ces témoignages il y a lieu d’accepter que le rituel en question remonte par ses origines à la sortie des Israëlites d’Egypte, à leur séjour au désert et à leur entrée en Canaan sous la conduite de Josué. On peut admettre seulement que, dans la captivité de Babylone, certains rites sacrificiels subirent un enrichissement et que le sacrifice expiatoire se sépara plus nettement de l’holocauste et du sacrifice de communion.
There often arises the problem of „enemies” in the Psalms persecuting the psalmists. Since in the studies the Psalmists are no longer identified with David there exists an unceasing discussion among scholars not only about the identification of the Psalmists themselves but also about the identification of their persecuting enemies. No satisfactory answer has been given by those who following Smend’s hypothesis, which explains a collective „I” in the Psalms, considered the persecuted to be the devout (hasîdîm) Israelites and the persecuting enemies to be the disloyal Israelites who abandoned their Law (Rahlfs). No sufficient answer has been also given in the studies of those who, regarding a cult the origin of the Psalms, considered „enemies” to be: either sorcerers bringing about misfortunes on the others (Mowinckel), or foreign enemies of Israel whom the Israelit kings intended to defeat with Jahve’s help (Birkenland), or the false accusers of the innocent (Schmidt), or the ones who chased those who sought sanctuary in the temple (Delekat) or demanded a righteous judgement (Beyerlin). After a critical examination of the above-mentioned opinions the author presented different definitions of „enemies” as well as various changes occuring in the Psalms as regards a denotation of „enemies” and their hostile activities. On the grounds of this material and especially on the grounds of contents of the prayers of the persecuted the author arrieved at the conclusion that „enemies” in the Psalms were anonymous private individuals who intended consciously or unconsciously to dissuade the Psalmist (Balla) from a fidelity to Jahve and His Testament.