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L’objectif de cet article est de présenter l’apport du philosophe polonais Rman Ingarden à l’étude du phénomène de la didascalie dans le texte dramatique. Ingarden n’a pas consacré à ce sujet un ouvrage spécial, mais les remarques qu’il a faites dans son Oeuvre d‘art littéraire sont bien plus importantes qu’on ne le croie. En effet, c’est déjà en 1931, lorsque personne ne songeait à faire de la didascalie un objet d’étude, il a vu en elle un élément fondamental, et non facultatif, du texte dramatique, élément qui, par la double projection (doppelte Projection), contribue autant que le dialogue à la construction de l’univers fictionnel. Les didascalie (Nebentext) sont considérées par Ingarden comme une couche textuelle qui encadre logiquement, voire qui projette le dialogue ( Haupttext). Ce qui a été également une intuition pénétrante du philosophe, c’est d’avoir mis le phénomène didascalique en relation avec le genre narratif qui présente lui aussi, quoique différemment, une structure de double projection.