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Pamięć, zapomnienie, przypomnienie w dziełach Jana-Jakuba Rousseau

100%

Jastrzębiec-Mosakowski M.

Acta Universitatis Lodziensis. Folia Litteraria Romanica

2013

issue 008

195-202

Mon article constitue une analyse du concept d’authenticité chez Jean-Jacques Rousseau. Ce qui m’intéresse particulièrement dans cette analyse c’est la triade dialectique mémoire-oubli-souvenir. Rousseau met cette triade en œuvre pour définir « le sentiment de l’existence », synonyme de l’authenticité et de la transparence des consciences humaines. Or les méfaits de la culture, dont l’homme seul est responsable en tant qu’être historique, ont défiguré cette authenticité et cette transparence primordiales. Rousseau se propose donc de descendre, par une sorte d’archéologie de la mémoire, dans les couches les plus profondes de son cœur, pour y retrouver un autre avatar de l’authenticité, l’état de nature. Il savait pourtant que l’état de nature, tel qu’il l’avait formulé, n’avait aucune valeur empiriquement démontrable et qu’on ne pourrait jamais préciser son moment historique ou les causes de sa chute. Car l’état de nature rousseauiste, un concept ahistorique, relève d’une pure fiction. C’est un signifiant sans signifié, pour ainsi dire, que seule une autre fiction pourrait solidifier, celle de l’introspection, que Rousseau pratiquait d’ailleurs à travers toute son œuvre. Chez Rousseau restaurer l’authenticité perdue c’est réduire la distance intérieure qui le sépare de lui même. Un spectre de mélancolie plane donc sur les écrits politiques de Rousseau. Ainsi s’avère-t-il être un des premiers modernistes antimodernes dans la longue histoire de la modernité européenne.

Czas początku i czas końca w Manon Lescaut

100%

Jastrzębiec-Mosakowski M.

Acta Universitatis Lodziensis. Folia Litteraria Romanica

2006

issue 004

109-117

La présente communication est un essai d’une nouvelle lecture de ce texte célèbre dans une perspective féministe. En tant qu’héroïne du roman français du XVIIIe siècle, Manon s’érige en protagoniste exceptionnel et sans précédent. Sa singularité consiste dans le fait que, par opposition aux personnages littéraires antérieurs, son identité ne peut être déterminée de façon univoque et forme un exemple manifeste de l’identité fuyante postmoderne avant la lettre. Cet aspect indéfinissable de Manon est dangereux. Cela constitue un élément fondamental de la subversivité du discours. Réunissant en elle tous les paradoxes, Manon fait éclater l’ordre de la société patriarchale décrit dans la fiction. Insaisissable objet de désir du chevalier des Grieux et du narrateur du cycle, elle soumet à une révision radicale leur système traditionnel des valeurs. D’où la nécessité d’introduire le dénouement modèle caractéristique de la production romanesque de l’époque: la mort de l’héroïne. Cette femme problématique et dangereuse pour le statu quo patriarchal, l’auteur se doit de la faire disparaître en raison de l’économie du discours romanesque du XVIIIe siècle et parvient de la sorte à restituer l’ancien ordre dans le monde représenté en déséquilibre.

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